Ares, son aura d’orbes lumineux pulsant de rage, flottait dans la ruelle dévastée de Lunareth, la pierre noire serrée dans sa main intangible. La lueur blanche de son essence, bordée de noir, crépitait comme une tempête contenue.
L’avatar de Rhasmeltor, avec son armure d’obsidienne et ses yeux violets brûlants, se tenait prêt à porter un coup final, sa cape d’étoiles mourantes ondulant comme un voile de néant.
Mais alors que Lyra et Mira semblaient intervenir, leurs silhouettes vacillèrent, puis s’effacèrent comme un mirage, révélant une vérité brutale : elles n’étaient jamais venues. C’était une illusion, une réalité fictive tissée par Rhasmeltor pour déstabiliser Ares.
Le choc frappa Ares comme une lame cosmique. Lyra… Mira… une illusion ? [Pensées d’Ares : Ce salaud a osé jouer avec mon esprit. Il pense pouvoir me briser avec des mensonges ?] Ses yeux dorés s’embrasèrent, et sa voix, un grondement qui fit trembler les fondations de Lunareth, éclata : « Ne te joue pas de moi, enfoiré ! Tu veux jouer ? On va jouer, toi et moi. Mais pas ici ! »
Rhasmeltor, un sourire cruel sur son visage sculptural, ricana. « Cette petite réalité, comment l’as-tu trouvée, paria ? Pathétique, n’est-ce pas, de s’attacher à des mortels qui n’existent que dans ton esprit ? »
Ares, sa rage atteignant un point de rupture, déchaîna un pouvoir qu’il n’avait jamais utilisé depuis son bannissement : l’Éclat du Vide.
D’un geste de sa volonté, il déchira le tissu de la réalité, créant une onde de choc d’énergie pure, un mélange de lumière blanche et de ténèbres absolues, qui enveloppa Rhasmeltor. L’avatar, pris par surprise, fut éjecté hors de la Terre, traversant l’atmosphère dans un hurlement de lumière et de chaos.
Ares le suivit, son aura traçant une comète incandescente à travers le cosmos, jusqu’à ce qu’ils s’écrasent sur la surface désolée de la lune la plus proche.
La lune, un rocher stérile baigné d’une lueur argentée, devint l’arène d’un affrontement titanesque.
Le sol se fissura sous l’impact de leur arrivée, projetant des fragments lunaires dans l’espace comme des éclats de verre. Ares, sous sa forme d’orbe luminescent, flottait au-dessus du cratère, son aura pulsant d’une énergie destructrice.
[Pensées d’Ares : Il veut me briser ? Je vais lui montrer ce qu’un paria peut faire !]
Rhasmeltor se releva, son armure d’obsidienne intacte, ses veines dorées brillant comme des étoiles captives. « Tu crois que m’éloigner de cette planète misérable change quelque chose ? » tonna-t-il, sa voix résonnant dans le vide de l’espace. « Tu es un déchet, Ares.
Ton pouvoir est un écho, une ombre de ce que les Éternels auraient pu faire de toi. »
Ares rugit, son aura s’embrasant. « Continue de parler, et je te réduis en poussière cosmique ! »
Il lança une vague d’Éclat du Vide, une tempête de lumière et de ténèbres qui déchira la surface de la lune, projetant des fragments dans l’espace. Une planète voisine, un géant gazeux aux anneaux scintillants, vacilla sous l’onde de choc, ses anneaux se disloquant dans une explosion de couleurs prismatiques.
Rhasmeltor riposta, levant une main pour invoquer une sphère de néant, un trou noir miniature qui aspira la lumière et la matière autour de lui. « Tu ne comprends pas, paria », dit-il, ses yeux violets scintillant comme des supernovas.
« Chaque coup que tu portes ne fait que prouver ta faiblesse. » La sphère s’élargit, engloutissant un astéroïde proche, qui se désintégra en un instant. Ares, pris dans la traction, sentit son aura vaciller, mais il se stabilisa, sa colère alimentant son pouvoir.
[Pensées d’Ares : Il est fort, mais il n’est qu’un avatar.
Le vrai Rhasmeltor serait une autre histoire. Je dois le battre maintenant, avant qu’il n’appelle des renforts.] Ares canalisa la pierre noire, qui pulsa dans sa main, amplifiant son énergie. Il libéra une nova d’énergie, une explosion de lumière blanche striée de filaments noirs, qui frappa Rhasmeltor de plein fouet.
L’avatar fut projeté à travers le vide, percutant une petite planète rocheuse à des milliers de kilomètres. La planète explosa dans un éclat de feu et de poussière, ses débris formant une nébuleuse éphémère dans l’espace.
Rhasmeltor, toujours debout au milieu des débris, éclata de rire.
« Pas mal, pour un déchet. Mais regarde autour de toi. » Il tendit une main, et un système solaire voisin trembla. Une étoile, déjà instable, s’effondra sous l’influence de son pouvoir, devenant une supernova qui engloutit ses planètes dans une vague de lumière aveuglante. « Tu détruis par colère. Moi, je détruis par dessein. »
Ares, haletant dans son essence, sentit la pierre vibrer plus fort. Une vision fugace l’envahit : l’âme de la pierre, une silhouette indistincte, murmurant des mots de pouvoir. Ouvre la porte. Libère-moi. [Pensées d’Ares : Cette pierre… elle veut que je l’utilise. Mais à quel prix ?] Il ignora la voix, se concentrant sur Rhasmeltor. « Tu parles trop », grogna-t-il, lançant une lance d’énergie pure, qui transperça l’armure de l’avatar, faisant jaillir des étincelles dorées.
Rhasmeltor vacilla, mais son sourire ne faiblit pas.
« Tu es divertissant, paria. Mais ce n’est que le début. » Il leva une main, et un nouveau portail s’ouvrit, prêt à le ramener dans le multivers. « Garde la pierre… pour l’instant. L’Ombre reviendra. »
Avant qu’Ares ne puisse l’arrêter, l’avatar disparut dans un éclat de lumière noire, laissant le cosmos en ruines. Des planètes brisées flottaient dans le vide, leurs fragments scintillant comme des larmes dans l’obscurité.
Ares, épuisé mais furieux, réintégra son apparence humaine en atterrissant dans la ruelle de Lunareth. La pierre noire, toujours dans sa main, semblait plus lourde, comme si elle portait le poids des mondes qu’il venait de détruire. [Pensées d’Ares : Il m’a appelé un déchet, mais j’ai tenu tête à son avatar. Et cette pierre… elle est plus qu’un cœur du multivers. Elle est vivante. Et elle me veut.]
Il se dirigea vers la maison de Lyra, où il trouva la serveuse et Mira, bien réelles cette fois, assises près d’un feu. Lyra bondit en le voyant, son visage marqué par l’inquiétude. « Ares ! Les secousses… c’était toi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Mira, serrant l’amulette de Kael, murmura : « J’ai senti… quelque chose. Comme si le monde allait s’effondrer. »
Ares, encore secoué par la révélation de l’illusion, s’assit lourdement. « Disons que j’ai eu une petite discussion avec un… vieil ennemi. » [Pensées d’Ares : Rhasmeltor m’a joué, mais il a sous-estimé ma rage. Lyra et Mira ne sont pas des illusions maintenant. Elles sont ma responsabilité, que je le veuille ou non.]
Lyra croisa les bras, son ton dur. « Tu nous dois des explications, Ares. Et cette fois, pas de demi-vérités. »
Ares ricana, mais son regard était grave. « D’accord, Lyra.
Mais d’abord, on doit cacher cette pierre. Parce que ce qui vient de se passer ? Ce n’était qu’un avant-goût. » [Pensées d’Ares : Rhasmeltor veut la pierre, et il veut ma mort. Mais je suis un paria, et les parias ne meurent pas facilement.]