Ares se retrouva plongé dans un cosmos primordial, un royaume d’une unité parfaite appelé l’Hypervers.
C’était un univers unique, infini, où chaque étoile, chaque âme, chaque réalité coexistaient en harmonie sous l’égide d’une entité suprême : le Suprême, un être au-delà de toute compréhension, dont l’aura était une lumière si pure qu’elle semblait dissoudre la notion même d’existence. Son palais, le Palais Infini, flottait au cœur de l’Hypervers, un labyrinthe de tours éthérées et de portails menant à des réalités inimaginables.
Mais l’harmonie fut brisée par une silhouette solitaire, un conquérant vêtu d’un foulard rouge luminescent, son visage figé dans un sourire dément.
Ulisse, le Tueur de Tout Chose, traversait l’Hypervers comme une tempête, détruisant étoiles, mondes, et civilisations entières. Son pouvoir, une force brute défiant toute logique, laissait des nébuleuses de cendres dans son sillage.
Il n’avait ni motif précis, ni ambition claire – seulement l’ennui, et un défi qu’il s’était imposé : vaincre le Suprême, l’être ultime.
Ares, spectateur intangible de la vision, sentit son essence frémir. [Pensées d’Ares : Ce type… Ulisse… il était comme moi. Un paria, défiant l’ordre établi.
Mais pourquoi ? Juste pour prouver qu’il pouvait le faire ?]
Dans la vision, Ulisse atteignit le Palais Infini, ses pas résonnant sur des sols d’étoiles liquides. Le Suprême, une silhouette de lumière infinie, se tenait devant lui, son aura pulsant d’une surprise presque humaine. « Tu penses pouvoir me vaincre, Ulisse ? » dit-il, sa voix un chœur de réalités entrelacées. « Tu n’as pas d’adversaire plus puissant que moi.
Mais je ne t’en veux pas pour ton audace. »
Ulisse, son sourire s’élargissant, répondit : « T’as intérêt à être à la hauteur, Suprême. Ce combat sera le plus incroyable de tous les temps ! »
Ce qui suivit défiait toute compréhension. Le combat entre Ulisse et le Suprême transcenda les lois de la réalité. Des galaxies s’effondrèrent sous leurs coups, des dimensions entières se replièrent comme du papier.
Ulisse invoquait des lames d’énergie noire qui tranchaient le tissu de l’Hypervers, tandis que le Suprême ripostait avec des vagues de lumière qui recréaient des réalités entières, seulement pour les voir détruites à nouveau. Le Palais Infini trembla, ses tours s’effondrant dans des explosions de lumière liquide.
Ares, témoin de ce chaos, sentit son esprit vaciller. [Pensées d’Ares : Ce combat… il était illogique, impossible. Ils étaient au-delà de tout ce que je connais, même des Éternels.] Puis vint la Division Intergalactique, un cataclysme si puissant que l’Hypervers se fractura. Des éclats de réalité jaillirent, formant des multivers distincts, chacun un fragment de l’unité perdue.
Le Suprême et Ulisse disparurent dans l’explosion, leur sort inconnu, laissant derrière eux un cosmos brisé, où des clans comme les Éternels et celui de Rhasmeltor émergèrent pour revendiquer les débris.
La vision s’évanouit, et Ares revint à lui, haletant, dans la caverne d’Auralis. La sphère lumineuse flottait toujours, mais ses images s’étaient éteintes. La pierre noire dans sa main pulsait, comme si elle avait partagé la vision.
[Pensées d’Ares : L’Hypervers… un monde unique, brisé par un fou et un dieu. Et moi, je suis un produit de cette fracture. Les Éternels, Rhasmeltor… ils ne sont que des miettes d’un passé plus grand.]
Ares s’appuya contre un pilier de cristal, son esprit en ébullition.
La révélation de l’Hypervers changeait tout. Les Éternels, qu’il avait crus tout-puissants, n’étaient que des fragments d’un ordre ancien, tout comme le clan de Rhasmeltor. Et lui, un paria, portait en lui un potentiel de transcendance absolue, un écho du pouvoir du Suprême. [Pensées d’Ares : Ils m’ont banni pour m’empêcher de devenir comme Ulisse. Un destructeur. Ou pire, un créateur. Mais cette pierre… elle est un vestige de l’Hypervers.
Si je trouve les autres cœurs, je pourrais reformer ce qui a été brisé. Ou le détruire pour de bon.]
Un grondement résonna dans la caverne, et les runes sur les parois s’illuminèrent à nouveau. Une voix, différente de celle de l’âme de la pierre, s’éleva, froide et autoritaire : « Paria. Tu as vu ce qui ne devait pas être vu. Rends le cœur, ou affronte le jugement des Anciens. »
Ares ricana, son aura s’embrasant en un orbe lumineux. « Les Anciens ? Encore des gardiens qui se prennent pour des dieux ? » [Pensées d’Ares : Cette planète est un tombeau de secrets, et je ne partirai pas sans réponses. Si les cœurs du multivers viennent de l’Hypervers, je dois savoir comment les trouver. Et Rhasmeltor… il ne mettra pas la main sur eux.]
Il serra la pierre noire, prêt à affronter ce nouveau défi, son esprit brûlant d’une ambition nouvelle : surpasser les Éternels, défier Rhasmeltor, et peut-être, un jour, atteindre le trône du Suprême.