Le ciel d’Auralis, fracturé comme un vitrail brisé, projetait des arcs-en-ciel liquides qui dansaient entre les tours de cristal iridescent. La planète vibrait d’une énergie ancienne, comme si elle était un écho vivant des secrets du multivers.
Ares, sous sa forme d’orbe lumineux bordé de noir, flottait au-dessus d’un plateau de poussière d’étoile solidifiée, la pierre noire serrée dans son essence intangible. L’âme de la pierre, une silhouette éthérée aux contours de nébuleuse, planait devant lui, ses yeux-galaxies scintillant d’une sagesse insondable.
« Une dernière chose, paria », murmura l’âme, sa voix résonnant comme un chœur d’étoiles. « Le prix de ton éveil, de ta quête pour la transcendance absolue, est ta persévérance. Voyager dans un multivers voisin, c’est quitter ton territoire. Même banni, tu restes lié à ce multivers. Mais dans d’autres… les clans qui sentiront ta présence ne toléreront pas un intrus, surtout un rejeté des Éternels. »
Ares ricana, son aura pulsant d’une lueur blanche striée de noir. « Évident, non ? Depuis mon bannissement, je n’ai fait que vagabonder d’univers en univers dans ce multivers. Les Éternels s’en foutent royalement que je traîne encore ici. Ils m’ont rejeté, mais ils ne m’ont pas chassé au-delà de leurs frontières. »
[Pensées d’Ares : Les autres clans, par contre… s’ils me sentent dans leur multivers, ils verront un paria comme une menace. Ou une proie. Qu’ils viennent. Je ne plie devant personne.]
L’âme inclina la tête, ses contours ondulant comme une aurore boréale. « Tu es audacieux, Ares.
Mais prends garde. Chaque cœur du multivers, comme moi, détient une partie de la vérité. Trouve les autres. Pose-leur des questions. Ils savent peut-être plus que moi. »
Ares fixa la pierre, son éclat pulsant en rythme avec son propre pouvoir. « Et toi ? Tu m’as initié à une fraction de mon potentiel. Qu’est-ce que tu gagnes dans tout ça ? » [Pensées d’Ares : Ces artefacts ne font rien sans raison. Elle me pousse vers la transcendance, mais pour quoi ? Son propre intérêt ?]
L’âme de la pierre scintilla, puis sa voix s’adoucit.
« Mon rôle est fini pour l’instant. Tu as utilisé une partie de mon pouvoir. Adieu, paria. » Avec un éclat final, elle s’évanouit, laissant la pierre noire inerte dans la main d’Ares, bien que son éclat restait vibrant.
Ares grogna, rangeant l’artefact dans sa cape d’ombre.
« Toujours des énigmes. » [Pensées d’Ares : Cette planète m’intrigue. Si elle vibre comme la pierre, c’est qu’elle cache quelque chose. Un autre cœur ? Un indice sur les Éternels ? Je vais fouiller, et malheur à ce qui se mettra en travers de mon chemin.]
Auralis n’était pas une planète ordinaire, même dans le vaste multivers des Éternels. Ses tours de cristal, hautes comme des montagnes, s’élevaient vers un ciel où des éclairs silencieux dansaient entre des nuages de lumière liquide.
Le sol, une mosaïque de poussière d’étoile et de fragments prismatiques, crissait sous les pas d’Ares, désormais revenu à son apparence humaine pour mieux explorer. L’air vibrait d’une énergie ancienne, presque palpable, comme si la planète elle-même était consciente de sa présence.
[Pensées d’Ares : Ce monde est dans mon multivers, mais il ne ressemble à rien de ce que j’ai vu.
Les Éternels ont peut-être ignoré Auralis… ou ils l’ont caché.] Il s’avança vers une structure massive, une arche de cristal gravée de runes qui semblaient pulser en rythme avec la pierre noire dans sa poche. Chaque rune émettait une lueur douce, comme des étoiles emprisonnées, et Ares sentit une connexion, un écho de la même énergie qui l’avait initié sur cette planète.
Il tendit une main, et les runes s’illuminèrent plus fort, projetant des images fugaces dans son esprit : des silhouettes humanoïdes, majestueuses, évoluant dans des palais de lumière. Les Éternels, à l’apogée de leur puissance. Puis une ombre, une entité colossale – Rhasmeltor – observant depuis un autre multivers. Et au centre, un orbe lumineux, brisé, enchaîné. Moi.
[Pensées d’Ares : Ils m’ont empêché d’évoluer. Ils m’ont enfermé pour que je ne devienne pas une menace. Mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’ils craignaient vraiment ?]
Un grondement soudain interrompit ses pensées. Le sol trembla, et une fissure s’ouvrit dans l’arche, libérant une vague d’énergie qui projeta Ares en arrière. Une créature émergea, un gardien de cristal aux contours anguleux, son corps scintillant comme un diamant vivant.
Ses yeux, deux puits de lumière bleue, fixèrent Ares, et une voix mentale résonna : « Intrus. Tu portes le cœur. Rends-le, ou sois annihilé. »
Ares éclata de rire, son aura s’embrasant à nouveau en un orbe lumineux.
« Annihilé ? Tu n’es qu’un caillou qui parle ! » [Pensées d’Ares : Cette planète protège quelque chose. Un autre cœur ? Un secret des Éternels ? Peu importe, je vais le découvrir.] Il invoqua l’Éclat du Vide, son pouvoir déchirant l’air dans une explosion de lumière et de ténèbres.
Le gardien contre-attaqua, projetant des lames de cristal qui tranchèrent l’espace, forçant Ares à esquiver dans un éclat de vitesse surnaturelle.
Le combat illumina Auralis, les tours réfléchissant les éclairs comme un kaléidoscope cosmique. Chaque coup d’Ares fissurait le sol, libérant des geysers de lumière liquide, tandis que le gardien ripostait avec des vagues d’énergie qui faisaient vibrer l’atmosphère.
Finalement, Ares canalisa la pierre noire, amplifiant son pouvoir. Une nova d’énergie pure engloutit le gardien, le réduisant en fragments scintillants qui s’éparpillèrent comme des étoiles filantes.
Essoufflé, Ares se stabilisa, reprenant son apparence humaine. La pierre pulsa dans sa main, comme satisfaite. [Pensées d’Ares : Ce gardien protégeait quelque chose. Si Auralis cache un autre cœur, ou même un indice sur ma transcendance, je le trouverai. Rhasmeltor, les Éternels… ils ne me arrêteront pas.]
Il s’approcha de l’arche brisée, où une lueur nouvelle brillait, révélant un passage souterrain. « Intéressant », murmura-t-il, un sourire narquois aux lèvres. [Pensées d’Ares : Cette planète a des secrets. Et je suis très doué pour les déterrer.]
Les souterrains d’Auralis s’ouvraient sous l’arche brisée comme une blessure dans le tissu de la réalité. Les parois de cristal, gravées de runes pulsantes, projetaient une lueur qui semblait danser au rythme du cœur du multivers que tenait Ares. Chaque pas résonnait dans ce labyrinthe scintillant, et l’air vibrait d’une énergie si ancienne qu’elle semblait antérieure au temps lui-même.
Ares, sous son apparence humaine pour mieux naviguer les tunnels étroits, avançait avec une détermination froide, la pierre noire serrée dans sa main. [Pensées d’Ares : Cette planète cache quelque chose de plus grand que les Éternels. Plus grand que Rhasmeltor. Et je vais le découvrir, quoi qu’il en coûte.]
Le passage s’élargit en une caverne colossale, où des piliers de cristal s’élevaient vers un plafond invisible, perdu dans une mer d’étoiles captives. Au centre, une sphère lumineuse flottait, un orbe gigantesque qui pulsait comme la pierre noire, mais à une échelle inimaginable. Des images holographiques, tissées de lumière et d’ombre, dansaient autour d’elle, racontant une histoire qui transcendait les multivers.
Ares s’approcha, fasciné, et la pierre dans sa main vibra en réponse, comme si elle reconnaissait un écho de sa propre essence.
[Pensées d’Ares : Cet endroit… c’est plus qu’une archive. C’est un sanctuaire, un tombeau de vérités oubliées.] Il tendit une main vers la sphère, et une vague d’énergie le traversa, projetant son esprit dans une vision si vaste qu’elle manqua de briser son essence.