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L’Exilé du Multivers

Bandit_counte
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Synopsis
Dans un multivers où les réalités s’entrelacent comme les fils d’une toile infinie, Ares, un être d’une puissance inouïe, a été banni par son clan, les Éternels, seigneurs autoproclamés de l’existence. Jugé inutile et dangereux pour sa capacité à détruire des mondes d’une simple pensée, il est désormais libre d’explorer l’immensité du multivers. Arrogant, manipulateur, mais doté d’un humour mordant et d’un sang-froid inégalé, Ares se lance dans une quête pour découvrir les secrets des galaxies, des planètes, et des civilisations qu’il rencontre, tout en défiant ceux qui osent le sous-estimer. Son voyage le mène à Lunareth, une ville d’une Terre fantasy ignorante des réalités au-delà de son ciel, où la magie, les guildes, et les luttes de pouvoir dominent.
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Chapter 1 - L’Éveil du Paria

Dans l’immensité du Vide Primordial, où les étoiles n’étaient que des murmures et les galaxies des pensées à peine formées, Ares flottait, seul. Son bannissement était encore frais, une blessure qui pulsait dans son esprit comme une supernova. Le Clan des Éternels, ces seigneurs autoproclamés du multivers, l’avait jugé. Inutile. Dangereux. Ces mots résonnaient dans sa tête, accompagnés d’un rictus moqueur. Inutile ? Lui, dont la seule pensée pouvait réduire une réalité entière en cendres ? Dangereux ? Oh, ils n’avaient vu que la surface de ce qu’il pouvait faire.

« Ils ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas », marmonna Ares, sa voix grave vibrant dans le néant. Ses yeux, deux braises dorées, scrutaient l’horizon infini du multivers. Il n’avait jamais été autorisé à explorer au-delà des confins de la Citadelle Éternelle, une prison dorée où son clan régissait les lois de l’existence. Mais maintenant, il était libre. Libre d’aller où bon lui semblait. Libre de découvrir.

Qu’ils aillent au diable, pensa-t-il, un sourire narquois étirant ses lèvres. Je vais leur montrer ce qu’un paria peut accomplir.

Ares tendit la main, et l’espace autour de lui se plia comme une feuille de papier. Une déchirure s’ouvrit, révélant un vortex tourbillonnant de couleurs impossibles : des bleus qui n’avaient jamais été vus, des rouges qui chantaient la mort d’étoiles, des verts qui évoquaient des forêts oubliées. Il n’avait pas besoin de cartes ni de guides. Son pouvoir, cette malédiction qui l’avait exilé, lui permettait de sentir les courants du multivers, comme un prédateur traquant sa proie.

« Première étape », dit-il à haute voix, plus pour lui-même que pour l’univers. « Trouvons un endroit… intéressant. »

Il plongea dans le vortex.

Ares émergea dans un monde où le ciel était un kaléidoscope de cristaux flottants, chacun reflétant une réalité différente. La planète, qu’il nomma instinctivement Crysalis, vibrait d’une énergie magique si dense qu’elle semblait chanter dans l’air. Des créatures éthérées, semblables à des méduses luminescentes, flottaient autour de lui, leurs corps translucides pulsant de motifs géométriques.

« Eh bien, voilà qui est… tape-à-l’œil », ricana Ares, croisant les bras. Il flottait à quelques mètres du sol, son manteau noir ondulant comme s’il était vivant. Les créatures s’approchèrent, curieuses, leurs voix télépathiques s’insinuant dans son esprit.

Qui es-tu, voyageur ? Ton essence est… étrangère. Puissante. Dangereuse.

Ares haussa un sourcil. « Dangereux, moi ? Vous devriez revoir vos critères. Je suis juste un touriste. » Il ponctua sa phrase d’un sourire charmeur, mais ses yeux brillaient d’une lueur calculatrice. Ces créatures pouvaient être utiles… ou gênantes.

Pourquoi es-tu ici ? demanda une voix plus grave, émanant d’une méduse plus grande, ornée de filaments dorés.

« Oh, rien de spécial », répondit Ares, feignant l’innocence. « Je me promène, je découvre. Vous savez, le multivers est un endroit fascinant quand on n’est plus enchaîné à une bande de bureaucrates cosmiques. »

Les créatures échangèrent des impulsions lumineuses, comme si elles débattaient. Ares les observa, analysant leurs mouvements. Faibles, mais nombreuses. Leur magie est liée à ce monde. Si je voulais, je pourrais… Il chassa cette pensée. Pas encore. Il était là pour explorer, pas pour détruire. Pas encore.

Tu portes la marque de la destruction, reprit la grande méduse. Ton pouvoir pourrait briser l’équilibre de Crysalis. Pars, ou nous serons forcés de t’arrêter.

Ares éclata de rire, un son grave qui fit trembler l’air. « M’arrêter ? Vous ? Oh, c’est adorable. » Il leva une main, et une vague d’énergie invisible repoussa les créatures à des dizaines de mètres. Elles frémirent, leurs lumières vacillant. « Mais je vais jouer le jeu. Pas envie de nettoyer vos restes aujourd’hui. Dites-moi, qu’est-ce qui rend cet endroit si spécial ? »

Après un moment de silence, la grande méduse répondit : Crysalis est un nexus, un carrefour entre mille réalités. Les cristaux du ciel sont des portails. Ils permettent de voyager, mais seuls les initiés savent les utiliser.

Ares plissa les yeux, intrigué. « Des portails, hein ? Intéressant. Et si je décidais de… disons, emprunter un de vos cristaux ? »

Tu ne peux pas. Ils sont liés à notre essence. Seuls les Gardiens de Crysalis peuvent les activer.

« Bien sûr », dit Ares, son ton dégoulinant de sarcasme. « Et je parie que vous allez me dire que je dois passer un test ou une connerie mystique du genre pour prouver ma valeur. »

La méduse ne répondit pas immédiatement, mais ses filaments s’agitèrent. Si tu cherches à comprendre le multivers, commence par respecter ses lois.

Ares leva les yeux au ciel. « Respecter ? Pas mon style. Mais je vais être gentil. Montrez-moi comment vos portails fonctionnent, et je partirai sans casser quoi que ce soit. Promis. »

Un mensonge, bien sûr. Ares n’avait aucune intention de respecter leurs règles. Mais il savait que la manipulation était une arme bien plus subtile que la destruction. Pour l’instant, il jouerait leur jeu.

Les Gardiens de Crysalis, comme ils se nommaient, escortèrent Ares vers une structure colossale faite de cristaux entrelacés, pulsant comme un cœur vivant. L’intérieur était un labyrinthe de lumière, chaque mur réfléchissant des visions de mondes lointains : des océans de lave, des cités flottantes, des déserts où le temps coulait comme du sable. Ares marchait avec une nonchalance étudiée, mais son esprit était en alerte, absorbant chaque détail.

Ils pensent qu’ils peuvent me contrôler, songea-t-il. Pauvres idiots. Ils n’ont aucune idée de ce que je suis capable de faire.

« Alors, comment ça marche ? » demanda-t-il, s’arrêtant devant un cristal particulièrement grand, dont la surface montrait une galaxie spirale aux teintes argentées. « Je touche et pouf, je me retrouve ailleurs ? »

Pas si simple, répondit un Gardien, sa voix teintée d’une méfiance évidente. Les cristaux choisissent leur destination. Ils lisent l’essence de celui qui les touche. Si ton cœur est impur, ils pourraient t’envoyer dans un lieu… dangereux.

Ares ricana. « Mon cœur ? Oh, il est pur comme une supernova. Pas de souci. » Il posa une main sur le cristal, ignorant les protestations des Gardiens. Une chaleur intense envahit son corps, suivie d’une sensation de chute à travers des réalités infinies. Les Gardiens hurlèrent quelque chose, mais leurs voix s’évanouirent.

Il atterrit sur une planète où le sol était fait de métal liquide, ondulant comme un océan. Des tours gigantesques, sculptées dans un matériau semblable à de l’obsidienne, s’élevaient vers un ciel violet traversé d’éclairs. Des créatures bipèdes, à la peau d’acier et aux yeux mécaniques, s’approchèrent immédiatement, leurs armes pointées sur lui.

« Wow, wow, wow », dit Ares, levant les mains en signe de fausse reddition. « Pas la peine de sortir l’artillerie lourde. Je suis juste un voyageur égaré. »

« Identifiez-vous », gronda une voix métallique, émanant d’un guerrier plus grand que les autres, orné de runes lumineuses.

« Ares. Enchanté. Et vous êtes… des robots avec un complexe de supériorité ? » Il sourit, mais son regard scrutait leurs armes. Technologie avancée, mais fragile. Une pensée, et je pourrais les faire fondre.

« Vous avez violé l’espace de la Forge Éternelle », répondit le guerrier. « Les intrus sont éliminés. »

Ares soupira théâtralement. « Éliminés ? Vraiment ? Écoutez, je viens d’arriver, je n’ai même pas eu le temps de visiter. Pourquoi ne pas me faire visiter votre charmante petite planète avant de parler d’élimination ? »

Le guerrier hésita, visiblement déstabilisé par l’assurance d’Ares. « Vous parlez avec audace pour un intrus. »

« C’est un de mes nombreux charmes », répondit Ares, croisant les bras. « Alors, qu’est-ce que vous fabriquez ici ? Des armes ? Des vaisseaux ? Des jouets pour enfants ? »

Les créatures échangèrent des regards, leurs circuits bourdonnant. Finalement, le chef répondit : « Nous sommes les Forgerons d’Acier. Nous construisons des mondes. Des réalités. Mais seuls ceux jugés dignes peuvent collaborer avec nous. »

Ares haussa un sourcil. « Construire des mondes ? Intéressant. Et si je vous disais que je peux détruire des réalités entières d’une simple pensée ? Ça me rend digne, non ? »

Un silence lourd s’installa. Les Forgerons reculèrent légèrement, leurs armes toujours pointées, mais leurs mouvements trahissaient une nervosité nouvelle.

Ils ont peur, pensa Ares, amusé. Parfait.