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Chapter 14 - La même marque mais pas la même rage

Les souterrains d’Auralis vibraient d’une énergie ancienne, leurs parois de cristal pulsant comme des veines d’étoiles.

Ares, encore secoué par la vision de l’Hypervers, avançait vers le passage souterrain révélé par l’arche brisée. La pierre noire dans sa poche semblait plus lourde, comme si elle portait le poids du Suprême lui-même.

[Pensées d’Ares : Si l’Hypervers était un tout, et que les Éternels n’en sont qu’un éclat, alors mon clan savait-il pour le Suprême ? Pour Ulisse ? Ou m’ont-ils caché la vérité, comme tout le reste ?]

Il s’arrêta, son aura d’orbe lumineux frémissant.

Ils m’ont banni pour m’empêcher d’atteindre la transcendance absolue. Mais s’ils connaissaient l’Hypervers, pourquoi ne m’ont-ils rien appris ?

[Pensées d’Ares : Parce que je suis un paria. Un déchet à leurs yeux. Mais cette pierre… elle change tout.]

Avant qu’il ne puisse s’enfoncer plus loin, l’air se déchira dans un éclat de lumière argentée.

Un portail s’ouvrit, crachant des éclairs noirs et violets, et l’avatar de Rhasmeltor émergea, son armure d’obsidienne scintillante et ses yeux violets brûlant d’une froide détermination.

Ares ricana, son aura s’embrasant.

« Tu n’as pas tardé, hein ? Mais tu tombes bien. Je ne suis pas du genre bavard, alors dis-moi… connais-tu l’Hypervers ? Le Suprême ? Ulisse, le Tueur de Tout Chose ? »

Rhasmeltor inclina la tête, son sourire cruel s’élargissant.

« Paria, tu es devenu bavard. Normal, pour un être privé des connaissances de son clan. Ces histoires… l’Hypervers, le Suprême, Ulisse ? Ce ne sont que des légendes. Même nous, maîtres des multivers, que ce soit mon clan Azure ou tes pathétiques Éternels, ignorons si elles sont vraies. Nous dominons nos réalités, mais nous ne les contrôlons pas. Tout est aléatoire, chaotique. »

Ares plissa les yeux, son aura pulsant de rage.

« Je vois. Alors finissons-en. »

[Pensées d’Ares : Légende ou pas, l’Hypervers est réel. Et si les pierres noires sont des fragments du Suprême, je les trouverai avant toi.]

Il se transforma, abandonnant son apparence humaine pour devenir un humanoïde lumineux, son corps scintillant d’une lumière blanche bordée de filaments noirs, ses yeux dorés brûlant comme des étoiles.

Une épée d’énergie pure, qu’il n’invoquait qu’en cas d’extrême nécessité, apparut dans sa main, sa lame crépitant comme une supernova.

« Je vais finir le sale boulot des Éternels », gronda-t-il, levant son arme.

« Celui de… »

Il n’eut pas le temps de finir.

Un nouveau portail s’ouvrit, et une aura familière, à la fois nostalgique et insupportable, envahit la caverne.

Une silhouette féminine émergea, humanoïde, avec des cheveux violets cascadant comme une nébuleuse, des yeux persans bleus scintillant comme des gemmes, et une marque lumineuse sur son bras – la marque des Éternels.

Ares et Rhasmeltor se figèrent, choqués.

Une Éternelle, pensa Ares, son cœur se serrant.

[Pensées d’Ares : Pas maintenant. Pas un d’eux.]

La femme, Aïra, pointa un regard glacial sur Rhasmeltor.

« Toi, entité du clan Azure. Ce n’est pas la première fois que tu pénètres dans notre multivers. Ton clan nous déclare-t-il la guerre ? Vous savez que vous n’avez aucune chance contre les Éternels. »

Rhasmeltor, imperturbable, inclina la tête.

« Oh, rien de tout cela. Je me nomme Rhasmeltor, et je suis venu chercher un artefact précieux dans votre multivers. »

Aïra croisa les bras, ses yeux s’aiguisant.

« Je suis Aïra, envoyée pour intrusion. Mais je ne vais pas discuter avec toi. »

D’un geste fluide, elle invoqua deux fouets lumineux roses, leurs extrémités crépitant d’une énergie qui semblait tordre la réalité.

Rhasmeltor, évitant le conflit, leva une main en signe de retraite.

« Bien, je me retire. Courir après cette pierre m’a fatigué. Je ne reviendrai plus… pour l’instant. »

Avec un sourire narquois, il disparut dans son portail, laissant Ares et Aïra seuls.

Ares, les poings serrés, fixa Aïra avec une rage à peine contenue.

Elle se tourna vers lui, et ses yeux s’écarquillèrent en voyant la marque sur son bras lumineux – la même que la sienne, mais barrée d’une cicatrice éthérée.

« Un paria », murmura-t-elle, choquée.

« Je ne t’ai jamais vu, ni connu ton existence. »

« Ferme-la ! » rugit Ares, son aura s’intensifiant.

« Tu dois être de la nouvelle génération. Et un rang A+, rien que ça. Ta présence ne me ravit pas du tout, espèce de sale pute ! »

[Pensées d’Ares : Une Éternelle, ici ? Après tout ce qu’ils m’ont fait ? Elle va payer pour leur arrogance.]

Aïra ricana, ses fouets dansant dans ses mains.

« Tu as beau être un aîné, tu n’es rien. Un paria, bloqué à l’état d’apprenti. Regarde-toi, incapable d’évoluer. »

Ares, hors de lui, brandit son épée, dont la lame scintilla comme une galaxie compressée.

« Je pensais ne jamais revoir l’un de vous. Et tu oses me traiter de merde ? Moi, ton aîné ? »

Il s’avança, menaçant.

« Je vais te fumer, sale garce. Si tu m’attaques, tu ne seras plus libre. Le clan s’assurera que tu disparaisses pour de bon. »

[Pensées d’Ares : Après des siècles de souffrance, je ne laisserai pas une gamine arrogante me rabaisser. Elle va regretter d’être née.]

Aïra esquiva son premier coup avec une grâce surnaturelle, ses fouets roses s’enroulant autour d’Ares comme des chaînes vivantes.

Il se retrouva immobilisé, son essence spirituelle figée, incapable de bouger d’un millimètre.

Aïra s’approcha, un sourire narquois aux lèvres.

« Ce n’est pas une simple annulation de mouvement, paria. Ces fouets bloquent l’essence spirituelle de toute chose. Et sous-estimer mon arme ? Grave erreur. Je suis la meilleure de ma promotion, mais loin d’être la plus forte. Tu devrais le savoir, toi, un déchet bloqué au stade 1 depuis toujours. »

Ares, emprisonné, sentit sa rage atteindre un point de rupture.

[Pensées d’Ares : Une gamine de rang A+ pense pouvoir me briser ? Ils m’ont torturé, banni, mais je suis toujours là. Et je vais lui montrer pourquoi.]

Il ferma les yeux, puis hurla une phrase qui résonna comme un défi au cosmos entier :

« Je suis le paria qui brisera les chaînes de l’Hypervers ! Vous, Éternels, n’êtes que des ombres d’un dieu mort, et je serai votre fin ! »

Une aura meurtrière explosa autour de lui, une tempête de lumière blanche et de ténèbres absolues, amplifiée par la pierre noire.

Les fouets d’Aïra se fissurèrent, puis se brisèrent dans un éclat de lumière rose.

Ares, libéré, brandit son épée, prêt à frapper, mais Aïra recula, ses yeux persans bleus scintillant d’un mélange de surprise et de prudence.

« Intéressant », murmura-t-elle.

« Un paria avec un tel pouvoir… Le clan doit être informé. »

Sans un mot de plus, elle ouvrit un portail et disparut, laissant Ares seul dans la caverne, son aura pulsant de rage et de triomphe.

[Pensées d’Ares : Elle est partie, mais elle reviendra. Les Éternels savent maintenant que je suis vivant. Que je suis une menace. Et avec la pierre, je vais leur prouver qu’ils avaient raison de me craindre.]

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